Le drapeau de La Francophonie La Francophonie désigne un ensemble des États et gouvernements ayant le français en partage.
Description
Légende : ▪minorités francophones. Connaissance du français dans l'Union européenne et pays candidats Ce terme est plus vague qu'il n'y paraît. En effet, il faut distinguer les pays où le français est langue officielle (unique ou non), ceux où le français est la langue maternelle d'une grande partie de la population, ceux où il est langue de culture, ceux où il est utilisé par certaines classes sociales de la population, etc. Or, ces catégories ne se recoupent pas. Dans certains pays par exemple, bien qu'étant langue officielle, le français n'est pas la langue maternelle de la population, ni celle couramment utilisée par celle-ci. On estime aujourd’hui le nombre de locuteurs réels du français à environ 200 millions, dans l'ensemble des pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. Pour certains, le français est la langue maternelle de la grande majorité de la population (France avec ses départements et territoires d'outre-mer, Québec, partie acadienne du Nouveau-Brunswick, zone francophone de l'Ontario, Région wallonne et la majorité des Bruxellois en Belgique, Suisse romande, minorité de Jersey, Val d'Aoste, principauté de Monaco). Pour d'autres, le français est une deuxième ou une troisième langue (Maghreb, Afrique subsaharienne, Grand-Duché de LuxembourgAu Luxembourg, le français est la langue officielle de l'administration et de la justice). Dans d'autres pays membres de la Communauté francophone, comme au Liban, au Viêt Nam, en Roumanie, il existe d'importantes minorités francophones. Enfin on évalue à près de 100 millionsSource: le nombre de jeunes et d'adultes, dans les pays du monde non membres de la Francophonie, qui apprennent le français au cours de leurs études et formations, en particulier dans les établissements de l'Alliance française et les écoles et lycées français répartis sur les cinq continents. En outre, on confond parfois la francophonie en tant que concept avec l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), organisation beaucoup plus politique et économique que culturelle, qui regroupe un certain nombre de pays qui ne sont pas pour autant ceux où le français est fréquemment utilisé ou reconnu officiellement. C'est d'ailleurs parfois cette Organisation internationale de la Francophonie qui se voit reprocher, à tort ou à raison, des pratiques néo-coloniales. Le Québec se revendique de la francophonie, sans du tout rompre le lien de cousinage d'une culture québécoise. Ce phénomène n'est pas sans avoir influencé une réflexion du même type en Wallonie avec le Manifeste pour la culture wallonne, parallèle à ce que l'on découvre aussi dans la Suisse romande et dont Charles Ferdinand Ramuz avait déjà esquissé le sens profond. Cette diversité de la Francophonie est d'ailleurs peut-être son plus éclatant atout puisque, par la diversité des formes de vie des locuteurs du français, la francophonie est le seul ensemble linguistique du monde qui puisse se comparer en universalité ou diversité au monde anglophone. Senghor a parlé aussi de négritude dans le contexte de la francophonie. Historique
À l'origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des géographes dès 1871, le mot ayant été « inventé » par Onésime Reclus (1837-1916). Ce n'est pourtant qu'après la Seconde Guerre mondiale, à partir d'un numéro spécial de la revue Esprit (1962), qu'une « conscience francophone » s'est développée. Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C'est dès lors dans ce sens qu'il convient de comprendre la francophonie : il s'agit plus de la conscience d'avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C'est une communauté d'intérêt. Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l'omniprésence de l'anglais et l'influence de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'à ce moment que la conscience de la communauté francophone s'est réveillée avec la volonté de s'unir pour défendre :
- certaines spécificités de la langue française, qui la font plus précise que la langue anglaiseOn peut par exemple noter, l'ambiguïté du texte anglais de la résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité des Nations unies (22 novembre 1967) par rapport au même texte français qui stipule bien, lui, Retrait des forces israéliennes … des territoires occupés lors du récent conflit. Les accords de l'ONU étant établis dans ces deux langues de travail officielles qui sont considérées à parité, il a été possible de trancher sans ambiguïté entre l'interprétation « se retireront de territoires occupés lors du récent conflit » (traduction de l'anglais « Withdrawal of Israel armed forces … of occupied territories in the recent conflict ») et le « se retireront des territoires occupés lors du récent conflit » du texte français.. La coutume de ne pas juxtaposer (en général) deux substantifs sans indiquer la nature exacte de leur rapport constitue également un « plus » reconnu de précision du français par rapport à l'anglais.
- En politologie et dans la mondialisation (globalization), la francophonie n'est qu'un des regroupements autour de quelques caractéristiques. L'ALENA, l'APEC sont des regroupements régionaux économiques comme l'Union européenne". La francophonie l'est autour d'une langue première, seconde ou troisième. Ce n'est qu'une tentative de regroupement parmi d'autres, comme l'OPEP pour le pétrole.
- une éventuelle « exception culturelle francophone ». Celle-ci tend à prendre aujourd'hui la forme de la diversité culturelle (voir déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle et déclaration de Montréal de 2007). La défense de leur identité est une tendance de toutes les cultures. La francophonie constitue donc aussi un cas particulier de l'aspiration de beaucoup d'habitants de la planète à une diversité culturelle. Certains défenseurs de l'idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d'un dialogue des cultures allant jusqu'à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie). Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie. Membres de l’Organisation internationale de la Francophonie
Carte du monde des membres de l’OIF et ses participants associés ou observateurs. Les pays candidats et les gouvernements membres subnationaux (en Belgique et au Canada) sont également representés. Notes :
- La classification par région est celle publiée officiellement par l’Organisation internationale de la Francophonie.
- : membre associé
- : membre observateur Nombre de francophones dans les États non-francophones
Ministère de tutelle en France
La francophonie était rattachée entre 1993 et 1995 au ministère de la culture et de la francophonie (Jacques Toubon). Aujourd'hui, il existe une cellule de réflexion stratégique de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes. Francophonie et systèmes d'information dans le monde
La francophonie a apporté une contribution à deux sommets mondiaux sur la société de l'information à Genève (2003) et à Tunis (2005). Pour plus de détails : L'Unesco a établi un rapport mondial en 2005. L'Agence intergouvernementale de la francophonie a également établi un dossier en 2005. Voir aussi : Gestion des langues Voir aussi
Notes
Bibliographie
- Dictionnaire universel francophone (« DUF »), 1554 pages, Hachette, copyright 1997, ISBN 2-84-129345-9
- Stelio Farandjis, Philosophie de la Francophonie. Contribution au débat. Paris-Montréal : L'Harmattan, 1999
-Stelio Farandjis, Francophonie et humanisme: débats et combats. Paris: éd. Tougui, 1993
- Zeina el Tibi. La Francophonie et le dialogue des cultures. Paris-Lausanne : L'Âge d'homme, 2001
- Ariane Poissonnier, Gerard Sournia, Fabrice Le Goff L'Atlas mondial de la francophonie. Paris : Autrement, copyright 2006, ISBN 2746708132
- Olivier Milhaud,
- sous la dir de Michel Le Bris et Jean Rouaud, Pour une littérature-monde. Gallimard, 2007 ===